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Yolistan - un voyage sur les routes de la Soie.

Voyage de Cindy et Thomas à travers l'Asie, d'Istanbul à Saint Pétersbourg en passant par Beijing!

Vallée d'Orkhon: au bout de nous mêmes! (reprise)

Pour terminer notre passage mongol, on s´est fixé ces quelques jours de marche en remontant la vallée d´Orkhon, avec pour objectif le monastère de Tüvkhrün, situé à 70 kms de Kharkorin, que nous quittons à pied, en milieu de journée.

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On a beau avoir laissé un maximum d´affaires dans notre camp de ger, où la patronne est une nouvelle fois dubitative sur nos chances de succès, de l´eau, de la nourriture et les affaires pour dormir et contre le froid, on est un peu chargés.

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Le soleil est plombant en milieu de journée et on compte quand même aussi sur le stop pour remonter les 60 kms de vallée qui donnent accès à la petite vallée remontant vers le nord et le monastère. On se promène donc plus que ce que l´on trek. Comme on s´est donné 2 jours pour la montée, on n´est pas plus pressés que ça. Et le paysage est si grandiose...

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Comme toujours en Mongolie, la difficulté tient aussi à trouver la route, stratégique, à suivre pour stopper les voitures. D´innombrables sentiers longent les deux rives de la rivière et on ne voit guère passer que quelques motos au loin, mais rien de notre côté.

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Enfin rien ne signifie pas personne! De temps en temps, sortis de nulle part, un cavalier ou deux s´approchent de nous, posent les quelques questions d´usage et nous oublient aussi vite pour surveiller leurs troupeaux.

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Et il faut bien au moins une jumelle pour cela, tant la vallée regorge de troupeaux de chevaux ou de vaches, mais aussi de chèvres et de moutons... qui gambadent joyeusement en tous sens.

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Le beau temps est avec nous, et on progresse tranquillement par étapes vers le lointain...

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De temps en temps un petit monticule de pierres justifie un mini détour, et lorsqu´on est chanceux, on a même droit à un belle pierre taillée couronnant la tombe.

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C´est une bel exemple de pierre biche, comme on les appelle ici, érigés à l´âge de bronze, mille ans avant JC, on en compte plus de 600 disséminées dans les campagnes mongoles.

j1 (37)Rivière bleue et fraiche, chevaux en bande et ger en fond de panorama, au pied de collines pelées, voici une parfaite illustration de la campagne mongole.

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Et on a presque la tête qui tourne de voir tant de chevaux en liberté, sauvages et majestueux... 

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Partis vers 11h de la ville, après avoir alterné marche et pauses, on n´est pris en stop que vers 19h, par un camion qui peut nous avancer de 10 kms, c´est toujours cela de pris! On profite de la joie intense d´être brinquebalés dans la poussière sur un camion fonçant sur la piste sinueuse de la rive gauche de la rivière.

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Déposés au pied d´une colline, on a du mal à évaluer à quelle distance on se trouve du départ, notre mauvaise carte du pays ne nous dit pas grand chose, et on patiente un peu pour un prochain conducteur, mais sans grand espoir tant la route semble mince de ce côté ci du cours d´eau. Pour demander notre direction, on doit patienter que notre berger se rapproche...

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Il poursuit ses deux chevaux emballés, comique sur son cheval plus petit que lui! On croirait voir une description des guerriers mongols qui sillonnèrent le monde, sur leurs minuscules chevaux.

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Après notre petite discussion, on n´est pas beaucoup plus fixés, mais le temps passant, on se décide à rejoindre un camp de ger sur l´autre rive, nombreuses donc sans doute touristiques, pour quémander eau chaude et conseils pour la route du lendemain.

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L´eau est bien bien fraîche...

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Mais le plaisir est intense de se reposer sur l´autre rive, de laisser venir la soirée et de se sentir loin de tout.

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Mais on est juste sous un promontoire où un groupe nombreux installe de larges gers. Un 4x4 s´approche de nous et au volant, le jeune Ich Tenger, tout juste 17 ans, qui s´adresse à nous  dans un parfait agnlais, puis français, nous invitant à manger avec eux et à planter notre tente près de leur camp. Une invitation qui ne se refuse pas!

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On vient de tomber sur le Gengis Khan Polo Club, link , créé par un Allemand, marié à une mongole, Ich Tenger est leur fils le plus âgé, il s´agit d´un camp de ger confortable qui s´installe tous les étés pour proposer une base à des parties de polo endiablées dans les steppes environnantes. La famille vit au Népal, où le père gère d´autres activités touristiques, et notre jeune ami a fait des séjours linguistiques en France, ce qui explique son don pour les langues. La compagnie est joyeuse est très jeune, toutes les filles faisant des études dans la capitale, et passant l´été au travail dans ce camp.

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Le père d´Ich Tenger a le soucis du détail, toutes leurs gers sont très décorées.

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Et on pose notre tente chinoise pour un deuxième essai, sur le sol un peu dur, qui s´avèrera bien plus concluant que notre nuit glaciale sur les bords du lac Hovsgol...pas si mauvaise que cela la tente chinoise!

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Le lendemain, plein d´énergie, on repart à l´assaut des 45 kms restant...

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Nos amis transportent les gers qu´ils vont dresser dans la journée,

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et on n´est bientôt plus qu´en compagnie des hordes de chevaux qui en cette heure matinale, viennent rejoindre la rivière au petit galop...

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La vision est un peu irréelle, et on se demande pourquoi ils sont si pressés... mais on est aux anges! 

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En début d´après-midi, un peu somnolants après la pause déjeuner, et une nouvelle traversée glacée de la rivière pour nous mettre du côté de la vallée du monastère, on commence à douter de nos chances d´être le soir au monastère, quand surgissent nos sauveurs, un couple de sympathiques hollandais, Wanda et Niels, conduits en jeep par les familles mongols qui les encadrent et qui acceptent de nous déposer au début de notre vallée latérale. Ils ont choisi la formule ger to ger, concept simple et attrayant, puisque vous choisissez votre parcours à Ulaanbaatar, puis ensuite vous êtes conduit de famille mongol en famille mongol, changeant chaque jour de lieu et de moyen de transport, cheval, chameau, jeep... On se retrouve ainsi plongés au milieu du quotidien local, pas toujours simple nous avoue t il quand il n´y a aucun moyen de communiquer, car les familles parlent très rarement anglais... ils sont en chemin vers une cascade d´eau située 25 kms après notre monastère, on gagne ainsi les derniers kms de la journée... pense-t-on!

Car c´est bien beau de n´avoir aucun panneau nulle part, les Mongols ont parfois une idée approximative de leurs vallées... Nos conducteurs du jour, habitant à une 50 de kms de là, nous déposeront une vallée trop loin.

Pourtant sûrs d´eux, "c´est juste derrière cette colline", ils nous déposent et repartent dans un nuage de fumée... Thomas descend à la rivière pour recharger nos provisions d´eau...

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Et on grimpe le flanc de cette première colline, pour se retrouver dans un vallon escarpé, sans aucune trace de construction... si ce n´est les habituelles gers au loin, qu´on va consulter pour retrouver notre chemin.

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C´est Cindy qui questionne et la réponse va nous mettre un poids de plus dans les jambes...

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La vallée que nous cherchons se trouve plus à l´est, il nous faut donc soit rebrousser chemin et contourner la montagne devant nous ou escalader le petit vallon sur son flanc gauche, puis ensuite redescendre de l´autre côté pour retrouver notre vallée...les indications de distance sont plus qu´approximatives elles aussi, on a retrouvé un peu d´énergie, on choisit donc la voie directe, qui monte fort!

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On bataillera trois bonnes heures avant de rejoindre le bas de notre vallée, et de voir qu´il nous reste encore plus de 6 kms à parcourir pour le monastère... mais toute cette fatigue, intense, s´envolera quelque peu en croisant un magnifique espace ouvert, au pied des forêts, où des gamins entraînent leurs chevaux au grand air...

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En cette fin de journée le paysage est tout juste merveilleux... les couleurs intenses prennent de l´épaisseur, on est au milieu des cowboys, et malgré l´heure, on décide de pousser jusqu´au monastère, lover au pied d´un éperon rocheux...il nous reste plus que 3 kms...

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On tombe sur le moine de service après une bonne grimpette à travers la forêt. Il nous conduit aussitôt vers le coin campement du monastère, où sont déjà installés d´autres grands voyageurs.

Partis de France à l´automne dernier, Anne et Aurélien, accompagnés de Aja, ont alterné marche et train pour visiter l´Europe des Balkans, la Turquie puis la Russie, traversant l´hiver glacial pour arriver au printemps en Mongolie et se lancer dans le coeur de leur projet. Acheter des chevaux et passer 6 mois à parcourir en autonomie la nature du pays.

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On partage donc une belle soirée avec ce couple passionnant et sympathique, on refait nos routes respectives. On part se coucher bien tard sur un tapis de feuilles confortables pour une nuit reposante... 

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Leurs chevaux sont beaux et encore un peu sauvages, vu qu´ils n´ont entamé leur tour qu´il y a 5 jours.

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Et on part en compagnie de Anne pour visiter notre site bouddhiste.

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Cindy ne manque jamais de faire tourner le moulin à prière...

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Et on accède enfin, après 2 jours d´efforts, à la plateforme principale où sont situés les temples.

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La vue du sommet du sanctuaire est merveilleuse, dominant les alentours...

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Et on doit reconnaître que Zanabazar, en 1648, a eu le nez creux en choisissant le site de ce nouveau monastère.

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Il y passa de nombreuses années et y créa l´alphabet mongol, soyombo, qu´on connaît encore  aujourd´hui.

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L´habituel Ovoo couronne le site

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Et on quitte le lieu en fin de matinée, heureux d´avoir réussi à voir un endroit si joli, confiants pour les 70 kms du retour...

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On n´a juste plus d´eau...on espérait bien avoir un peu de stop pour au moins redescendre notre vallée et retrouver la rivière et se recharger, mais on ne croise que deux véhicules qui la remonte, et on marche plus de deux heures pour en sortir... Puis vient la mauvaise surprise de la journée, la rivière est à une bonne 10 de kms du bas de notre vallée. On hésite entre stratégie du lieu pour le stop, et rejoindre la rivière, se rafraichir et tenter le stop sur l´autre rive, en visant une ville plus à l´est, mais qui rejoint ensuite une route plus fréquentée pour arriver à Kharkorin...

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Le besoin d´eau se fait pressent, on repart donc à pied. Le choix sera judicieux, car on ne verra sortir aucun camion de notre vallée... mais c´est bien fatigués et la gorge sèche qu´on atteint enfin la large courbe de la rivière, près de quatre heures après le début de notre marche!

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On passera une bonne heure, les pieds dans l´eau, Thomas se risquant même à un petit bain, puisqu´on n´a plus connu de douche depuis notre départ de chez Alan à Ulaanbaatar, il y a maintenant plus de 10 jours...

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Et remontés sur la route en face, on décide fermement qu´on a assez marché pour aujourd´hui, il a beau être déjà 18 heures, on attendra notre lift... et on verra passer un paquet de voiture et camions, n´allant pas dans notre direction ou juste un peu plus loin... Mention spéciale à ces 4 couples de touristes, confortablement installés dans 4 gros 4x4, qui ne daigneront même pas s´arrêter pour s´enquérir de notre situation. Les Mongols, cela se confirme, s´arrêtent toujours, même s´ils ne peuvent pas vous prendre pour cause de voiture bien pleine.

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Mais la vue sur la rivière est sympa, on a de quoi se faire un simil café glacé, et notre voyage est placé sous une bonne étoile, on a toujours pu faire ce que l´on voulait comme on le voulait... Notre chance se présentera enfin sous la forme d´un camion chargé de bois, deux amis en route pour la capitale, qui nous déposeront sur la route principale, à tout juste 16 kms de notre but, juste à temps pour qu´un deuxième camion finisse le travail et nous dépose sains et saufs, mais bien crevés, à Kharkorin, vers 22h, tout juste à temps pour un bon repas dans notre restau en ville, et rejoindre notre camp de ger, sous le regard admiratif de notre logeuse.

La Mongolie, c´est terminé! Retour le dimanche suivant pour la capitale et récupérer notre visa russe le lendmain...

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