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Yolistan - un voyage sur les routes de la Soie.

Voyage de Cindy et Thomas à travers l'Asie, d'Istanbul à Saint Pétersbourg en passant par Beijing!

kharkhorin: le petit coin archéo du pays

Depuis notre arrivée en Mongolie, mis à part quelques lieux un peu perdus de Ulaanbaatar, on pouvait dire que le pays ne brillait pas par ses ruines et traces historiques.

C'est un peu pour remédier à ce manque que nous avons fait le choix, pour finir notre parcours champêtre chez les Mongols, de venir poser nos sacs pour quelques jours dans la région de Kharkhorin.

Partis en début d'aprè-midi de Tsetserleg, qui nous avait enchanté pas son ambiance, la beauté des collines entourant l'agréable petite ville, c'est en stop et sous un ciel bien gris qu'on arrive à Kharkhorin.

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et on est accueillis par une belle averse, que l'on laisse passer bien à l'abris de notre ger, à deux pas du monastère d'Erdene Zu. Les usines plus ou moins désaffectées n'ajoutent pas trop à l'attrait des lieux...

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Sur la place centrale, on trouve les habituelles décorations soviétisantes à la gloire de l'agriculture technique, dans un pays d'éleveurs!

 

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Et au détour d'un chemin de terre, on voit la réutilisation de panneaux, eux aussi à la gloire de l'ouvrier soviétique...

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Il y a une ambiance fantomatique du passé qui flotte clairement dans l'air, et pourtant on ne s'attendait pas à sentir l'époque communiste, puisque cette petite ville fut en un temps bien oublié, la capitale du plus vaste empire de son époque. Et on retrouve le fil de notre histoire sur le haut d'une colline à la sortie sud-ouest de la ville, derrière l'habituel troupeau de moutons.

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Sur trois larges panneaux de brique, entourant un ovoo rituel, trois mosaiques représentent l'étendue de l'empire mongol, dans le sillage des conquêtes de Gengis Kahn. Voici le tableau de l'extension maximale. Et on ne peut que constater que si nous avions fait notre voyage à cette époque là, la fin du XIII ème, nous aurions eu beaucoup moins de problèmes de visa!

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Le souffle de l'histoire vient enfin nous redonner ce peps d'énergie nécessaire pour pouvoir goûter l'aventure de la découverte de l'inconnu. Car du haut de la colline, en regardant vers le sud, c'est la vallée d'Orkhon qui s'ouvre à nous. Nous comptons aller y marcher dans quelques jours.

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Il fait toujours aussi gris, mais on a plus que retrouvé le sourire!

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De retour en ville, comme par miracle, les vieilles toles soviétiques sont devenues des oeuvres d'art mongoles.

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On termine cette journée enthousiasmante par une découverte incongrue, avec un restaurant d'hôtel pour le moins surprenant.

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On mange une délicieuse solyanka, avec sa petite dose de bonheur blanche, une belle et onctueuse smetana.

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Et au petit matin, le gris nous dit enfin au revoir et on peut s'approcher du mur de stupas qui défendent l'entrée du plus grand monastère du pays, Erdene Zu.

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Le monastère est un carré régulier, et on pourrait le prendre pour un talisman tant il marque en son angle la séparation entre le mauvais temps et le soleil qui nous appelle.

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Les chortens typiquement tibétains sont au nombre de 108, nombre sacré chez les bouddhistes et on va enfin pouvoir pénétrer dans ce monastère du XVI ème siécle, le plus ancien du pays encore en activité.

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Et cela tient du miracle, tant il a souffert sous Staline. Seuls quelques temples ont survécu et les moines n'ont été autorisés à revenir travailler qu'après la fin du communisme.

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On est toujours aussi fascinés par l'esthétisme des murs d'enceinte... mais on n'oublie pas pour autant qu'ils sont constitués des ruines de l'ancienne capitale mongole.

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On retrouve bien sûr les gers, toujours présentes où l'on peut trouver un Mongol...

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Le soleil domine enfin les cieux.

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Et toutes les couleurs revivent, comme ce beau toit bleu tuilé qui est notre préféré dans l'enceinte...

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Comme le bouddhisme mongol est un prolongement du tibétain, on retrouve certains temples d'un style totalement tibétain.

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Les têtes de morts à la Tim Burton sont presque souriantes sous ce bleu enfin revenu.

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Et le temple principal, très joliment réhabilité renferme une riche collection d'objets sacrés.

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Les intérieurs brillent et resplendissent, le Bouddha a l'air bien à l'aise dans ces teintes rouges.

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On était venu à l'ouverture du lieu, car notre journée réserve encore une autre grosse étape... et on a visiblement été bien plus matinaux que la troupe des moines, qui se pointe tranquillement vers 11h.

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Si l'on sort par la porte nord de l'enceinte et que l'on marche une centaine de metres, on arrive à cette belle tortue de pierre, qui signalait l'une des limites de l'antique capitale Karakorum de Ogotay, descendant de Gengis Khan. Le champs bosselé de cailloux est tout ce qui reste des ruines anciennes, complétement enterrées.

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Gengis Khan ne croyait pas aux constructions en dur, mais ses descendants face aux rencontres nombreuses qu'ils firent des nombreuses civilisations et villes qu'ils transformèrent en ruines, comprirent la nécessité d'une telle infrastructure. Et si cette capitale ne fonctionna que 40 ans, jusqu'à ce que Kubilai Khan la transfere à Dadu, l'actuelle Beijing,

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On quitte les Mongols pour remonter dans le temps, et aller retrouver 40 kms plus au nord les traces d'un autre peuple ancien, les Gokturk, qui au VIII ème siécle régnaient sur la région, avant de migrer dans les siècles suivants vers l'Ouest. On aura reconnu les ancêtres asiatiques des Turcs actuels. Et si vous retournez voir notre premier article, datant d'il y a bientôt un an, vous trouverez une photo annonciatrice En route...

Et si l'on connait un peu l'amour des Turcs pour leur histoire officielle, on s'étonnera à peine de découvrir que le gouvernement turc a réalisé quelques investissements dans la région. On commence par la belle route asphaltée, 45 kms impeccables dans ce pays où les quelques routes goudronnées sont en si piteux état. Un immense panneau annonce d'ailleurs la couleur.3a

Cette route est presque un sujet de blague, car comme elle ne conduit qu'aux ruines de cet ancien peuple turc, personne ne l'emprunte. Tout le monde est d'ailleurs bien dubitatif dans notre camp de ger, lorsqu'on a expliqué qu'on voulait faire les 45 kms pour rejoindre le site à pied et en stop!

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Après avoir marché une bonne heure, puis gagné encore quelques kilomètres avec un court trajet de jeep, on doit être à une bonne quinzaine de kms de notre point de départ, on se décide de faire la pause pique nique.

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Après deux heures de marche, attente et repas, il est déjà 15h... on se dit qu'on va plutôt aller visiter le musée local et on monte en sens inverse dans un convoi bien animé.

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Mais à peine descendus, revenus à notre point de départ, un van vient enfin dans la bonne direction, et une Suissesse en vadrouille nous prend à son bord et nous avance sur 42 kms... on fait les derniers efforts et on arrive enfin, joyeux devant le musée construit par la Turquie.

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Et nous voici devant le motif de notre présence, la stèle de Bilge Qaghan, qui est la plus ancienne trace écrite, en alphabet runique, du mot turk.

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Hors du musée, sur les lieux des découvertes, on a placé des répliques... mais c'est un parfait lieu pour améliorer les connaissances linguistiques de Cindy entre mongol et turc!

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Il nous reste encore un bon mois sur les routes, mais on sent qu'un point de conclusion de notre route commence à se dessiner...

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Et c'est un sentiment magique de sentir un lien si fort entre Istanbul que nous aimons tant et ce coin perdu et brûlé par le soleil... on est sans doute à près de 6000 kms de notre point de départ!

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Le coeur battant, on marche plus d'une heure, avant de trouver un nouveau sympathique automobiliste qui nous ramène en ville. Mission réussie!

On revient sur terre en croisant Naranbaatar, qui comme nous cherche une épicerie ouverte... celle devant laquelle on se rencontre est fermée, il repart donc à cheval, le chanceux, tenter sa chance un peu plus loin.

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On trouvera notre bonheur dans une station service proche, où l'on croise un van bien remuant!

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La journée touche à sa fin,

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un concert mongol va avoir lieu dans notre camp.. voici l'artiste!

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Mais on préfère se recueillir sous notre toit de feutre. Et revoir en pensées ces mois sur les routes si variées.

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On fait un saut dans le temps, car après notre journée archéologique, nous sommes allés passer 3 jours à marcher dans la haute vallée de Orkhon, à la recherche du monastère de Tuvkhun.Et on termine cet article avec les images de notre dernière journée à Kharkorin.

D'abord les petites d'une des vendeuses de souvenirs qui travaille près du temple.

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Puis une image prise sur le vif en ville. Les élections législatives arrivent en fin de mois, et un des partis utilise une image où les formes de la Mongolie sont devenues un cavalier allant de l'avant à toute allure! Mais ce que nous voyons depuis notre arrivée, c'est plutôt un malheureux âne qui traîne son vieux bidon d'eau.

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On visite sur le bazar local les boutiques vendant toutes les parties pour constituer une belle ger. Si quelqu'un veut qu'on lui ramène un morceau!

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Cindy en profite aussi pour se refaire une beauté et se couper le bout des mèches. Une première depuis un an!

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On fait aussi des emplettes de yogurt frais.

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Le marché est le lieu des jeux de billard. Ambiance!

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Et le dernier sourire le matin de notre départ de la ville, est celui de Bilgou, la fille de Monksuri, notre logeuse, blonde comme de nombreux enfants mongols qu'on rencontre.

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On était arrivés dans ce pays avec quelque doute, mais malgré les difficultés, nous avons réussi a bien profité de nos deux semaines passées à la campagne.

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