29 Septembre 2011
Si Taraz nous a charmé par son art de vivre, son accueil et ses marchés, on ne peut pas laisser de côté l´importance historique du lieu. Taraz, dont le nom viendrait de la rivière Talas qui la borde, est proche du lieu où se termina l´expansion arabe en direction de la Chine, en 751. Une bataille importante entre Arabes et Chinois, fixa la limite du point le plus occidental de l´Empire chinois. L´islam qui jusqu´alors se propageait avec l´armée arabe, continuera à s´étendre par la suite vers l´est à travers les tribus turques qui se convertiront progressivement.
Au sortir de la ville, en direction du mausolée de Tekturmas, on a cette belle vue de la ville.
Ce mausolée que Kalrygash nous avait conseillé est posé à la séparation entre vert et désert.
On distingue en contre-bas une aire en réparation, avec sa kiiz yi, nom de la yourte chez les Kazakhs et un cercle et des gradins protégés du soleil. C´est à coup sûr un lieu où a lieu la lutte traditionnelle, le Kures.
En tournant le dos à la ville, on voit sur la droite au loin les petits mausolées du cimetière, comme toujours posés en bordure, avec quelques constructions plus stylées que les autres.
Et sur la gauche, quelques Balbal, ses pierres figurant des héros ou des dieux, que les anciens Kazakhes érigeaient dans la steppe.
Sous leur air un peu énigmatique, il s´en dégage une force tranquille et intemporelle, signalant que même dans les endroits les plus reculés ou inhospitaliers, l´homme est passé, le nomade avec son troupeau.
Une fois notre visite de cette partie et de la ville terminée, nous prenons la direction opposée, retraversons la ville en sens inverse, puis rejoignons en taxi collectif le village tout proche de Aisha-Bibi, du nom du mausolée qui s´y trouve. Comme dans tant d´autres villes et villages du pays, de grands panneaux célébrent la richesse culturelle du Kazakhstan, on voit ici la fauconnerie à cheval et le mausolée de la Julliette locale.
La légende dit que cette fille d´un célèbre sufi local du XIeme siècle, Khakim-Ata Suleiman Bakyrgani (descendant du prophète Mohammed), passée sous l´autorité d´un parent à la mort de son père, soit morte piquée par un serpent, alors qu´elle essayait d´aller rejoindre le gouverneur de Taraz, Karakhan Mukhammed (qui lui ne descendait pas du prophète).Cette version locale de Roméo et Juliette a pour but de montrer ce qui arrive en cas de non respect des ordres venant de la famille.
Ce mausolée de style pré-mongol est célèbre pour la qualité de ses décorations extérieures, avec une soixantaine de motifs différents en brique.
Le mausolée construit par l´amant malheureux, s´est par la suite agrémenté d´un second mausolée, celui de Babadzhi-Khatun, gouvernante et amie de Aisha-bibi, qui veilla sa tombe jusqu´à sa propre mort.
Revenus en ville pour voir cette fois-ci la tombe de l´amant éploré, Karakhan Mukhammed, nous avons particulèrement aimé notre rencontre avec l´Imam de la mosquée médiévale du XIeme siècle (reconstruite), en aux poutres de bois.
Pour continuer dans le registre religieux, voici deux images de notre visite à l´église de l´assomption de la vierge marie, église orthodoxe russe de la ville.
Beaucoup de couleurs crèmes, pas mal aussi de dorures dans l´iconostase qui sépare la partie réservée aux prêtres de celle ouverte aux fidèles. Ces décors ont quelque chose du baroque catholique, mais on s´aventure là dans un nouveau territoire où nous ne connaissons presque rien.
Pour revenir à des choses plus sérieuses, la nouvelle mosquée de la ville, qui jouxte l´église russe, qui a la taille et l´imposante coupole des constructions modernes en béton.
Pour terminer avec la parcours culturel varié qui est le quotidien au Kazakhstan, on finit avec la Turquie et la Géorgie:
un "hoşgeldiniz" turc ("Bienvenu") au supermarché Alatay qui se dit "Khoch Keldinisler!" en kazakh.
Un Khachapuri (ხაჭაპური), en-cas national géorgien, au fromage et à la ciboulette. Jamais goûté en Géorgie accompagné d´un quelconque végétal ou légume, en traversant les steppes et le temps, certains Géorgiens exilés ont du le faire évoluer.