27 Septembre 2011
Après notre journée de visite à Sayram, on profite de la ville de Chymkent, troisième du pays après Almaty et Astana. Si la pollution des usines et industries alentours est présente, les avenues arborées, les nombreux parcs et les restaurants de brochettes grillées à presque tous les coins de rue en font une étape assez agréable.
Mais la ville vaut aussi le détour pour ses musées, comme celui de l´oppression soviétique, un peu paradoxal car dans le parc adjacent qu´il faut traverser pour s´y rendre, les monuments pour rappeler la mémoire des morts de la 2eme Guerre Mondiale (présence massive d´hommes Kazakhs dans les premières lignes de l´armée rouge jusqu´à Berlin) sont nombreux.
On n´a pu prendre que cette photo, symbolisant le peuple kazakh en un vaillant étalon comme foudroyé par une lame rouge.
dans le musée régional cette fois, on revient à la construction de l´identité kazakhe, avec cette image que nous avons déjà souvent croisée et qui synthétise les sources plus ou moins historiques de l´actuel Kazakhstan.
Au centre, le poète et penseur musulman Farabi, immense philosophe que Averroes et Maimonides appelèrent le second Aristote et qui serait né dans l´actuel Kazakhstan au IXeme siècle.
Sur la droite, les trois barbus correspondent aux fondateurs des trois Hordes qui composent le peuple kazakh, subdivisions encore effectives aujourd´hui malgré leur abolition sous les soviétiques, puisque lors de notre étape suivante, à Taraz, nous serons logés par Karlygash, qui appartient à la grande Horde.
Sur la gauche, en partant du haut, Yasawi, notre sufi de Turkestan, puis un descendant de Gengis Khan, Abilay Khan, qui tenta d´unifier l´actuel territoire kazakh et enfin djakatai, le propre fils de Gengis Khan, qui régna sur la Horde d´or, organisation précédent l´émergence proprement dite du peuple kazakh.
On devine le mausolée de Yasawi en fond, et différentes scènes de batailles.
Mais deux vitrines plus loin, on arrive au XXeme siècle, et à une alternance de vieilleries en médailles, certificats de bon stakanhoviste et autres gloires soviétiques. Staline et Lénine sont encore bien là.
Et tout musée kazakh se termine sur une zone consacrée aux réalisations récentes, progrès de l´industrie, développement de nouvelles infrastructures, gloires locales et nombreux portraits du président actuel, Nursultan Nazarbayev, en charge du pays depuis l´indépendance en 1990. Notons au passage qu´il était déja premier secrétaire du PC local de 1980 à 1991.
En se promenant en ville, on recroise Gérard placardé sur un bus, avec son copain de la banque euroasiatique...
dans un autre style, le Eminem local vous propose d´alléchantes chips...
On finira la journée, autour d´une immense chicha à pied tournant, qu´on appelle Kalyan ici. Si Olivier avec ses dreads locks semble le plus dans l´ambiance, c´est bien Vinz, au fond qui se révèle être le meilleur fumeur. Il ne manquait plus que toi Shady...
Prise en contre plongée, on a une meilleure idée de la taille de notre fumoire de ce soir.
Un bon moment à discuter de tout, pas mal d´histoire, entourés par des tablées de jeunes kazakhs habillés comme pour sortir dans une boîte aux States, casquettes et jeans... un vrai plaisir de vivre des moments d´immersion dans la vie d´un coin du monde qu´on ne connaissait pas la semaine dernière.
dernier jour à Chymkent, jour de marché pour nous, on traverse la ville pour s´y rendre, et on n´est pas décus de notre première rencontre avec un marché local. C´est grand, un peu déglingué, kazakhs, russes, coréens, turcs et autres s´y croisent, et la plupart des vendeurs nous demandent de les prendre en photo.
On retrouve le plaisir aussi de réussir à communiquer avec les gens avec nos connaissances de russe et de turc. Atkuda? (orthographe à vérifier) veut dire en russe quelque chose comme: "Quel pays?". On nous le demande à tout bout de champs.
Rencontre avec le rapeur de carrotte pour le plov,
puis avec la souriante vendeuse de Kurt, une petite boule proche du fromage, cassante et très salée, qu´on mange pour accompagner une bière ou une boisson.
Arrivés dans la section boucherie, on admire l´organisation, puisque chaque type de viande possède sa propre zone. Ici de cheval.
dans une petite salle bien séparée du reste, des Russes vendent un autre type de viande, à vous de deviner laquelle.
Enfin, près de la sortie, c´est le coin poissons fumés, très consommés au Kazakhstan. Cette visite nous rappelle certaines pages du Ventre de Paris, où Zola chante si bien le foisonnement des anciennes Halles de Paris.
dans le coin textile, Cindy envoie un petit bonjour à son frérot Fab´.
A deux pas de là, le parc du centre ville, ancienne place forte des lieux, qui est maintenant un lieu de promenade, et un point pour shooter quelques photos, pour devinez qui?
Notre dernière soirée en ville se passera à nouveau autour d´un plov dans un des bons restau, le Koksaray, qu´on peut traduire comme le palais des cieux, pour déguster un Tashkenti Plov.
dernier repas en compagnie de James, qui aura su rendre agréable notre séjour à Chymkent, et de Vincent, qu´on reverra sans doute par la suite.