Voyage de Cindy et Thomas à travers l'Asie, d'Istanbul à Saint Pétersbourg en passant par Beijing!
20 Mai 2012
RTICLE PUBLIE LE 20 MAI 2012.
Après notre intense découverte de la campagne mongole, en revenant le dimanche soir sur Ulaanbaatar, on a senti que notre voyage s´était presque achevé dans la beauté poignante des steppes mongoles.
Notre visa russe si long à obtenir était bien prêt, et la chance toujours avec nous puisque nous avons pu acheter un billet de bus pour le lendemain matin, alors qu´il ne restait que 4 places...
On a passé notre dernière après-midi mongole à faire un peu de shopping, refaire nos sacs, et cuisiner un peu pour nos hôtes de dernière minute, un formidable couple australo irlandais, Dallas et Mary, ingénieurs travaillant dans le pays et qui il y a quelques années, avaient aussi fait un voyage au long cours, d´Australie jusqu´en Irlande sur un peu plus d´une année, en visitant toute l´Asie centrale. On avait donc plein de choses à partager autour du pastel de choclo.
Mais même si ce n´est qu´en 18 jours que nous comptions le faire, on ne vous cache pas qu´on était hyper excités par l´idée de traverser la Russie, de l´est du pays jusqu`à la capitale. Pas le temps pour explorer dans le détail ce pays immense à cheval sur deux continents, ni même pour rejoindre le terminus de la ligne, Vladivostok, pour commencer le trajet en train. Mais on a finalement fait le choix stratégique de faire 4 arrêts, seulement, pour nous laisser ensuite une semaine à partager entre Moscou et Saint-Pétersbourg.
Et le point de départ, au nord de Ulaanbaatar, après une bien longue journèe de bus, au cours de laquelle en traversant la frontière, on change de siècle et de monde, puisque comme par miracles apparaissent des routes goudronnées et des villages en durs, c´est Ulan-Ude, capitale du monde Bouriate, nom donné à la population, très proche des Mongols, qui occupe la région autour du lac Baïkal. On atterit chez Elena, nouvelle couchsurfeuse très sympathique et après une bonne nuit, on se promène une journée sous le soleil de la ville en commençant par saluer Lénine.
Ou plutôt la plus grosse tête au monde de Lénine!.
On a retrouvé les villes soviétiques, larges, avec leur tram, leurs quartiers fin XIX, leurs batiments soviétiques et bien sûr les églises en bois très soignées.
On est en Sibérie, est dans toute la région, extrêmement boisée, la grande spécialité, c´est les maisons traditionnelles en bois, toujours joliment peintes et décorées.
L´été est déjà là et on a définitivement oublié les fraîcheurs ponctuelles mongoles. Pour se désaltérer, on trouve à tous les coins de rue le délicieux kvas, que nous avions découvert en Asie centrale... et on va très vite se rendre compte à quel point le quotidien urbain des villes d´asie centrale est le prolongement de la réalité russe.
Le kvas est une boisson très légérement alccolisée, pétillante et préparée à base de blé ou de pain.
On retrouve aussi les petits plats bien connus, comme les blinis si smetana, le borsh ou les laghmans en sauce.
Et aussi les marchés, qu´on a tant aimé fréquenter en asie centrale.
Pour finir cette réjouissante journée, on boit un verre avec notre host Elena, qui étudiait récemment en Italie et a vécu en Chine et en Mongolie... et on parle voyages, pour changer un peu!
Quelques heures de train plus loin, trajet qu´on a préféré faire de jour pour pouvoir admirer les rives impressionnantes du lac Baïkal, que la voie ferrée longe par le sud, nous voici à Irkutsk, chez Philippe, nouveau couchsurfer originaire de l´Ohio. Il travaille dans l´université de la ville, en charge des échanges internationaux, et adore la langue russe et le français. On converse donc avec entrain, et on passera deux très bonnes soirées chez lui.
Irkutsk est la taille au-dessus d´Ulan-Ude et les églises et cathérales sont bien plus riches aussi.
On a la sensation d´être dans une grotte, tellement les voutes sont basses et arquées.
Et maintenant que le communiste est bien enterré dans ce vaste pays, ce sont les Romanoffs, dernière famille de Tsar régnant jusqu´en 1917, que l´église orthodoxe a déterrés pour les peindre en martyrs.
Comme dans toutes les villes de Russie, un immense Lénine occupe les débats sur la place du centre ville,
Mais les gens regardent dans une autre direction et avec les beaux jours revenus, s´adonnent à la bronzette sur les rives du fleuve et à la lecture sur livres électroniques kindle, le truc à la mode dans toute cette nation si cultivée.
Les mariages et leurs limousines extra longues sont là aussi...
Et quelques stautes moins amples et vieillissantes croupissent dans les cours des musées poussiéreux.
Irkutsk pour les férus d´histoire, est la région où avaient été exilés de nombreux décembristes, après le coup d´état manqué de 1825. Ces artistocrates fourvoyés et malchanceux trouvèrent sans doute très provinciale cette terre si terrible en hiver. On peut encore visiter leur "modestes" résidences, de très bourgeoises et confortables mansions transformées en musées.
Avec le beau temps, Cindy peut mettre à loisir sa nouvelle tenue achetée à Beijing, le mini short de chinoise, qui passe bien aussi auprès des Russes, qui sont souvent très courtement vêtues.
D´Irkutsk, la rive sud ouest du lac Baïkal est tout juste à une petite heure.
Le lac est riche en poisson, qu´on retrouve fumés au marché pour les visiteurs.
Ou qu´on peut acheter tout juste sortis du fumoir, que les gens ont installé devant chez eux, pour vendre aux promeneurs.
En marchant un peu, on se trouve un petit coin tranquille sur les galets, pour un brin de sieste et tremper juste les pieds, car l´eau du lac est bien froide, mais c´est surtout un vent très froid qui balaye la côte.
Le lac Baïkal mérite sans aucun doute plusieurs jours pour le découvrir, et on prévoit déjà notre prochain passage, mais nous sommes malheureusement sur le retour, on ne peut que faire du survol en train...
Voici la gare d´Irkutsk, il est dix heures du matin, on reprend la route sur ce bout du transsibérien, avec au programme trente heures de train pour rejoindre Tomsk, notre prochaine étape.
On est comme toujours en Platzkart, la classe couchette populaire, qui nous convient tout à fait, car un trajet de transsibérien en compartiment nous semblerait plus une séance de ciné qu´un voyage.
Et c´est presque en pleine forme qu´on arrive en ce dimanche en fin d´après-midi à Tomsk. Et de l´énergie on va bien en avoir besoin, vu que Anastasia et Alexey, nos hosts locaux, nous ont préparé un programme d´enfer! On commence par sauter sur un vélo,
pour parcourir la ville et ses ruelles bordées de vieilles maisons en bois, la spécialité de Tomsk, où le raffinement des décorations semble souvent un peu extravagant pour une simple maison de bois.
Il est 21h, on a gagné 3h par rapport au fuseau horaire de la Mongolie et le soleil de fin d´après-midi dore les dentelles de bois.
Sur la place Lénine, nos nouveaux amis posent devant la grille des amoureux... et ses centaines de cadenas symboliques.
On croise aussi la mosquée de la ville, car la très orthodoxe Russie, comprend dans sa fédération de larges populations musulmanes.
Et c´est du haut d´un promontoire, qu´on se prend en photo, en dominant la rivière Tom, qui a donné le nom à la ville.
Ville universitaire très dynamique, on y enseigne quand même que les bébés naissent dans les капуста, les choux, ce qui peut paraître compréhensible lorsqu´on connaît l´amour des Russes pour cet aliment.
Et sur le batiment principal de l´université, les indéboulonnables témoins du passé.
Le tour de vélo terminé, ils est 23h, on rentre pour manger un bout... on se désaltère en buvant un bon coup de kvas.
et nos sympathiques hôtes nous montrent comment cuisiner une bonne okroshka, notre soupe froide russe préférée
Le plus étonnant est sans doute qu´on noie tous les légumes et la saucisse découpés en petits carrés, dans un bain du même kvas, pétillant et sucré, qu´on vient de savourer. On rajoute une louche de smetana, et le plat est prêt.
Rassasiés, il est plus de minuit mais on ressort pour un deuxième tour, à pied cette fois-ci, pour profter des maisons illuminées.
Et on revient sur nos traces le lendemain, pour profiter à nouveau des belles architectures, comme ici le centre allemand. Il existe depuis bien longtemps une large communauté en ville, qu´on avait éloigné des régions plus à l´ouest, car trop proches de l´Allemagne en temps de guerre.
Et Thomas en profite pour enlever une couche de cheveux, vu qu´on est bien en été maintenant.
Cette maison toute simple se trouve dans la rue Gogol, un vieux compagnon de Thomas...
Et Cindy arbore à nouveau sa tenue de midinette chinoise, avec une petite touche andalouse.
Le frère jumeau des Lénines d´Ulan Ude et de Irkutsk assure la circulation...
et le théâtre local dans le plus pur style soviétique, ressemble plus à une banque fortifiée ou à une prison qu´à un lieu de culture...
Mais on peut croiser Tchékov, le célèbre dramaturge et écrivain russe, qui se tient droit comme un i près du fleuve.
il fait chaud, et quand on ne boit pas un kvas, on mange une crèmeuse glace à l´un des innombrables kiosques à marojni qui fleurissent en ville.
Dernière photo en compagnie d´Anastasia... elle se prépare à partir comme au pair à Munich, et profite du couchsurfing pour rencontrer du monde et améliorer son niveau d´anglais. On espère bien qu´elle viendra nous rendre visite dans le sud de la France dans les prohains mois.
Et nous voici à la gare de bus, face à la gare de train. On va faire en bus les 4h de trajet qui nous séparent de Novosibirsk, notre dernière étape avant de découvrir Moscou. On fait le trajet en compagnie de Vitali, un jeune et intrépide membre du couchsurfing, qui aurait voulu nous loger, mais nous étions déjà invités. Il prend le chemin des USA, pour tenter sa chance. On lui en souhaite beaucoup!
Novosibirsk est LA grande ville soviétique de Sibérie, avec métro, plus grande gare du pays et larges avenues...trop grand et trop gris pour vraiment nous plaire mais les vendeuses de kvas et leur tonneau sont bien heureusement aussi là.
L´opéra, qui serait aussi un des plus grands du pays trône au centre ville,
Et sa salle en amphitéâtre de fac est très décorée.
On assiste au spectacle de fin d´année du conservatoire, et Cindy innove dans le concept de tenue de gala, avec son mini-short qu´elle ne quitte plus!
A deux pas de là, une étonnante petite chapelle au milieu de l´avenue, qui était le centre géographique de l´Union Soviétique pendant ses plus de 70 ans d´existence.
Le lendemain, Marina, notre hôtesse CS, nous laisse en compagnie de son amie Olga, qui va nous faire visiter un lieu de la fascinante Akademgorodok. Cette citée construite au milieu de la forêt un peu au sud de la ville, fut pendant les années soviétiques, un centre de recherche scientifique et universitaire, ville modèle, où de nombreux esprits indépendants vinrent prendre un bol d´air, loin du contrôle oppressant de la capitale. Fondée en 1950 par un célèbre scientifique, le professeur Lavrentyev, elle comptait à l´époque 65000 chercheurs et leur famille. C´est toujours aujourd´hui un des lieux les plus dynamiques du pays, et on a le plaisir ce matin-là de visiter une centre de recherche et développement, où des jeunes gens fort sympathiques peuvent creuser les idées qui les rendront célèbres ou riches!
L´université est splendidement décorée
et les habitants s´ennorgeuillissent un peu de leur supériorité intellectuelle et selon eux, tout le monde est aussi spirituel dans la ville-académie!
On quitte la ville grise bien contents, car on sait que deux jours de train plus tard nous serons à Moscou... on retrouve ces instants sympas d´échange avec nos covoyageurs dans le wagon couchette et la petite Dasso.
Et les arrêts, qui comme au Kazakhstan, sont l´occasion d´une ruée vers la nourriture que des vendeuses viennent vous proposer aux portes du train.
On offre à nos amis Turcs cette photo exceptionnelle, car malgré tout l´amour qu´on a pour la Turquie et les Turcs, on doit admettre que la Russie doit être un des seuls pays au monde où c´est cool d´arborer un tee-shirt aux couleurs de la Turquie!
Le deuxième jour en train se termine tranquillement, on vient de passer la ville de Kazan, où on reviendra sans doute tant le centre ville avait l´air d´être impressionnant.
Et une nuit plus tard, au petit matin, on arrive enfin sur les quais de la gare Kazanski de Moscou, toutes les gares de Moscou sont nommées d´après la direction dans laquelle partent les trains.
Les batiments soviétiques attirent déjà notre regard, et on va filer rapidement chez notre hôtesse Katia, pour pouvoir poser nos sacs avant qu´elle parte au travail, et après une bonne douche et un café, on va se lancer à la découverte de Moscou, on a quatre journées. Et on rumine déjà notre retour en Russie, pour voir le reste du pays, sans doute en hiver, pour connaître le froid sibérien et les fleuves gelés.
