Voyage de Cindy et Thomas à travers l'Asie, d'Istanbul à Saint Pétersbourg en passant par Beijing!
13 Novembre 2011
Pour rejoindre Pendjikent depuis Dushanbe, on part en jeep finalement ce vendredi matin, car les prix se sont bien degonfles, et a 120 Somoni par personne (20 euros)(on payera finalement 100 Somoni chacun), c est beaucoup plus raisonnable. On traverse une premiere chaine de montagne, les monts Fan, avec un col a 3372 metres (qu un tunnel permet desormais d eviter), et on va longer la riviere Zeravchan, vers l' Ouest en traversant de mignons petits villages, qui n ont rien a envier aux decors Pamiri pour les maisons et les mosquees. On s arrete un instant dans le village de Urmetan, le temps de faire quelques emplettes pour la plupart des occupants de la jeep qui retournent dans leur petits villages de montagnes. Pour nous, c est un rapide tour a la mosquee du coin, pour admirer les couleurs et les colonnes ouvragees en bois.
Les plafonds sont un peu decatis mais on profite encore de la variete des couleurs et des motifs.
La forme aussi est un peu etonnante, car on retrouve quelque chose de la forme classique des temples greco romains.
De l autre cote de la rue, sur l ecole du village, d' autres souvenirs sont presents. Etoile rouge, symboles productivistes et d industrialisation sont encore bien la.
On finira par arriver en fin de soiree a Pendjikent, comme pour tous nos trajets au Tadjikistan: pour des trajets faisables en une journee en partant tot et sans trop d arrets, on se retrouve a finir le trajet de nuit, car on a trop traine en route...
On ne verra donc rien de la ville, avant de filer le lendemain matin vers les montagnes, au sud de la ville, en direction des 7 lacs.
On se fait monter par la jeep de la famille ou on va dormir le soir meme, pres du 4eme lac, car ils etaient descendus au marche de Pendjikent pour faire quelques courses.
Cindy est bien calee et seule au debut du trajet... elle sera rejoint par la suite par 6 sacs de 50 kg de farines, plus une vingtaine de pains, plus d autres courses, plus la femme, la mere et les enfants de notre hote du soir.
La route en chemin est assez belle, relativement verte dans le fond des vallees, avec au loin la deuxieme ligne de cretes qu il nous faudra traverser pour rejoindre le nord du pays et la ville de Khodjent, d ici 2 jours.
A peine descendus de la jeep, on refuse le the, le pain et les marmelades pour se lancer a l assaut des 10 kms qu il nous reste a parcourir pour atteindre le 7eme lac. Voici le 5eme, d un bleu que le soleil fait briller par intermittence.
Voici le 6eme, ou on arrive a temps pour admirer les montagnes enneigees en fond. le chemin serpente sur le flanc gauche du lac et on se croit un instant revenus dans le Pamir...
On profite des derniers rayons du soleil, pour prendre des photos souvenirs.
On croise sur la route des papis a nouveau tres couleur locale, le moyen de locomotion du coin etant l' ane.
Arrives au bout du 6eme lac, pres du village de Marguzor, on se prend avec le lac et le froid, qui commence a venir, vu que le soleil est passe.
Sur les pentes autour de nous des villages aux teintes sombres, se colorent quand les gens sortent sur le pas de leur porte pour nous saluer.
Le village se fond presque dans le decor, et on ne trouve que quelques maisons peintes ou avec un toit en tole...
Apres un sprint final et en coupant a travers champs, on arrive enfin au petit 7eme lac, borde par la neige. On se serait bien baignes, mais le temps nous manquerait pour redescendre...
Et on arrive effectivement au village de Marguza de nuit, on recroise les deux anciens qui nous avaient indique le chemin. Ce coup-ci ils nous invitent a venir dormir chez eux, puisque la nuit est tombee, ou au moins boire un the. On se contentera de les prendre en photo, regrettant un peu de deja avoir un logement pour la nuit!
Apres une courte nuit, puisque des 5h30 on sera reveille pour prendre une jeep qui redescend au marche de Pendjikent, on arrive en ville assez tot pour aller voir le lever du soleil depuis les ruines de l ancienne Pendjikent.
Les collines de l autre cote de la riviere Zeravchan sont particulierement spectaculaires, avec leurs teintes variees.
En regardant vers l' est, on observe les sommets ou nous avons passe notre journee la veille, autour des sept lacs.
Ici les ruines de la place forte de cette ville, capitale des Sogdiens, peuple iranien dominant ce tronçon de la route de la Soie du IVeme siecle avant JC (ils ont vu passer Alexandre le Grand) jusqu' au VIII eme siecle, supplantes par les Influences musulmanes venues de l' Ouest. Leur langue, le sogdien, fut pendant une longue periode la lingua franca (ou lange commune) de la route de la soie, depuis la Chine jusqu a la Perse.
Redescendus en ville, on peut observer une femme tadjik a l' ouvrage: premiere activite de la journee, balayer les feuilles mortes de la rue devant la porte de la maison.
On va visiter le bazar central, en admirant en route les boiseries et les peintures des plafonds de ce simple restaurant,
Le marche lui comprend un dome central, a colonnade, ou se regroupent vendeurs et clients.
On a des fromages blancs assez goutus dans la region.
Et encore une quantite de pasteques et de melons, meme si la saison est presque terminee.
Une autre partie du bazar est protegee par un hall en bois.
Et depuis la rue, voici la vue du bazar en sa partie centrale.
On passe recuperer notre sac chez Niyozkul, sympathique gerant de la pension Elina Gulnara, ou nous avons passe la nuit du vendredi. Il nous avait invite a manger avec lui le vendredi, et le patron de la GH nous avait rejoint pour deguster une bouteille de vodka pendant le repas. Le lendemain avant notre depart vers les 7 lacs, il nous avait offert le petit dej. Ce dimanche matin, c' est un super plan dans une jeep pour Pendjikent qu' il nous sert sur un plateau.
On le prend en photo avec sa superbe cape tadjik verte flashy, sa femme et son adorable fille.
Les deux premieres heures du trajet sont un regal. Il fait beau, le conducteur a une bonne voiture, on est assis confortablement car c'est un particulier qui voyage dans sa voiture prive, et non pas une jeep degluinguee et chargee jusqu a la gueule comme on en a l' habitude.
Mais arrives a la ville de Ayni, au pied du col franchissant la deuxieme chaine de montagne, la chaine du Turkestan, avec son col a 3 378 metres, un premier barrage de police nous signale que la route est coupee pour quelques heures vers le nord. On va quand meme jusqu au barrage suivant pour s' entasser avec les 300 voitures et quelques camions qui se dirigent vers le nord. un beau bouchon.
On patientera presque 4 heures, en compagnie de Nulifer, jeune etudiante qui voyage avec nous, qui partagera genereusement ses provisions pour qu on ne meure pas de faim.
La route ouverte, c'est un sprint sans foi ni loi pour atteindre le col, ou la route sera finalement a nouveau coupee, car des camions et voitures descendant encore en sens inverse. Peu de sens civique, beaucoup d' incivilites, c' est un peu comme une bataille, sauf qu' on perd tous, car faute d' organisation par la police ou une bonne ame, les camions et les voitures se bloquent. On finira par s'extraire de la masse, pour se retrouver une derniere fois un peu bloques 500 metres plus haut, le temps de prendre une photo plus bas sur la route et voir que c est encore une grosse pagaille.
La neige a a peu pres etait degagee de la route, mais ca patine toujours. Et plus haut vers le sommet du col, il n y aura plus qu une voie degagee.
Comme a notre habitude, on arrivera de nuit a Khodjent, soulages d avoir passe ce dernier obstacle sur notre route vers l' Ouzbekistan.
